St-Louis aime laisser mariner les jeunes

Comment un entraîneur de la Ligue nationale de hockey doit-il se comporter avec un jeune joueur qui se cherche et qui tente de trouver son identité?
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Si on posait la question aux 32 entraîneurs-chefs du circuit, on aurait certainement 32 réponses différentes, mais celle de Martin St-Louis est intéressante.
Le jeune joueur en question est évidemment Juraj Slafkovsky. Le tout premier choix du repêchage de 2022 commence à comprendre quel joueur il sera et St-Louis a fait tout le chemin avec lui jusqu’à maintenant.
«Pour un entraîneur, le plus facile est d’essayer de tout corriger, mais des fois, il faut les laisser mariner un peu pour qu’ils trouvent les réponses eux-mêmes. Ça peut être un danger d’essayer d’être trop directif. Le fait qu’ils trouvent les réponses eux-mêmes a souvent plus d’impact que si ça vient de nous.»
Échouer, oui, mais non
La croyance populaire veut que l’on apprenne autant dans la victoire que dans l’échec, mais Martin St-Louis n’est pas nécessairement d’accord.
Selon lui, tout est une question d’interprétation de la situation et de comment on désire l’utiliser pour la tourner à son avantage. Oui, nous faisons parfois dans la philosophie sportive.
«Ça dépend de ce qu’on interprète comme un échec, je n’ai jamais eu l’impression d’échouer. Si on voit un échec, ça devient un poids émotif alors que si on perçoit les choses comme une occasion d’apprendre et de progresser, on évite la négativité de l’échec.
«Même quand tu réussis, est-ce que tu te satisfais du résultat ou es-tu capable de dire si tu as été bon ou pas? C’est la vérité derrière une performance.»
Trouver sa recette
À sa troisième saison dans la LNH, Slafkovsky a encore tout le temps devant lui, même s’il est facile de s’impatienter.
Il faut lui donner le temps de trouver la recette qui fonctionne le mieux pour lui et c’est en plein ce qu’il souhaite. Oui, il a changé à plusieurs reprises de rituel préparatoire avant un match et il a observé ses coéquipiers, mais il doit s’en remettre à lui-même.
«J’ai tout changé au cours des dernières années. J’ai essayé toutes les formes d’échauffements et de repas afin de trouver ce qui fonctionnait pour moi. J’apprends plus par moi-même afin de voir ce qui fonctionne pour moi parce que ce qui marche pour les autres ne fonctionne pas nécessairement pour moi.»
Ça vaut aussi pour la patinoire et il assure que tout n’est finalement qu’une question de trouver le bon dosage et de savoir le répéter jour après jour.
«Je trouve qu’au cours de la dernière année et demie, il y a eu beaucoup de hauts et de bas, mais je trouve la façon dont je dois jouer et je comprends que je dois le faire chaque soir et non pas cinq soirs sur dix.»
Difficile
Cole Caufield a un peu plus de trois ans de plus que Slafkovsky, mais il n’a qu’une saison d’expérience de plus que son partenaire de trio dans la LNH, il sait exactement par où le jeune Slovaque est passé.
«C’est difficile de jouer dans cette ligue et il y a des périodes difficiles, où tu vois ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas. Juraj est dans ce processus et ça va plutôt bien pour lui.»
Selon Caufield, le fait d’apprendre à se connaître est positif pour le joueur et ç’a un impact direct sur l’équipe et ses performances.
«En tant qu’individu, si tu excelles sur tes points forts, et que tout le monde y parvient, c’est un effet domino positif pour l’équipe.»